Page:Sue - Les misères des enfants trouvés II (1850).djvu/138

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— Ne nous chagrinons pas d’avance, — lui dis-je, — fouillons d’abord l’île dans tous les sens… ça ne sera pas long.

Cela ne fut pas long, en effet.

Au bout d’une heure, nous nous étions assurés qu’il n’y avait que nous dans ce que nous appelâmes dès lors possessivement notre île.

Le soir, un peu avant le coucher du soleil, Basquine, agenouillée près du petit bassin d’eau limpide et froide, situé au bas d’une roche, lavait de superbes pommes de terre jaune, tandis que Bamboche, assis à ses côtés, écalait des châtaignes ; quant à moi, penché devant le foyer de la masure, j’avivais un feu de bois sec dont la cendre brûlante devait cuire les pommes de terre et les châtaignes qui devaient compléter notre souper, déjà composé de superbes grappes de raisin et d’une douzaine de poires d’un gris doré magnifique.

Telle fut la première journée que nous passâmes dans notre île.