Chourineur sentit se tendre des nerfs et des muscles d’acier.
La Goualeuse, réfugiée au fond de l’allée, avait lestement grimpé plusieurs marches ; elle s’arrêta un moment, et s’écria, en s’adressant à son défenseur inconnu :
— Oh ! merci, monsieur, d’avoir pris mon parti. Le Chourineur m’a battue parce que je ne voulais pas lui payer d’eau-de-vie. Je me suis revengée ; mais je n’ai pu lui faire grand mal avec mes petits ciseaux. Maintenant je suis en sûreté, laissez-le ; prenez bien garde à vous… C’est le Chourineur.
L’effroi qu’inspirait cet homme était bien grand…
— Mais vous ne m’entendez donc pas ?… Je vous dis que c’est le Chourineur ! — répéta la Goualeuse.
— Et moi je suis un ferlampier qui n’est pas frileux[1] — dit l’inconnu.
Puis tout se tut.
On entendit pendant quelques secondes le bruit d’une lutte acharnée.
- ↑ Je suis un bandit qui n’est pas un poltron.