Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/156

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toir, prit le bras de Fleur-de-Marie et sortit du tapis-franc au bruit des malédictions de la mère Ponisse.

— Prenez garde, monsieur Rodolphe — dit la Goualeuse — l’ogresse va vous jeter quelque chose à la tête, elle est si méchante !

— Rassurez-vous, mon enfant ; mais qu’avez-vous ? vous semblez embarrassée… triste ?… Êtes-vous fâchée de venir avec moi ?

— Au contraire… mais… mais vous me donnez le bras.

— Eh bien !

— Vous êtes ouvrier… quelqu’un peut dire à votre bourgeois qu’on vous a rencontré avec moi… ça vous fera du tort. Les maîtres n’aiment pas que leurs ouvriers se dérangent.

Et la Goualeuse dégagea doucement son bras de celui de Rodolphe, en ajoutant :

— Allez tout seul… je vous suivrai jusqu’à la barrière… Une fois dans les champs, je reviendrai auprès de vous.

— Ne craignez rien — dit Rodolphe, touché de cette délicatesse, et, reprenant le bras de Fleur-de-Marie : — Mon bourgeois ne de-