Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/197

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ajouta la Goualeuse d’un ton sévère. — Un ouvrier peut vivre, mais très-bien vivre avec trois francs ; il vous reste donc quarante sous, au bout d’un mois soixante francs d’économie… Soixante francs par mois… mais c’est une somme !

— Oui ; mais c’est si bon de flâner, de ne rien faire !

— Monsieur Rodolphe, encore une fois, vous n’avez pas plus de raison qu’un enfant…

— Eh bien ! je serai raisonnable, petite grondeuse ; vous me donnez de bonnes idées… Je n’avais pas songé à cela…

— Vraiment ? — dit la jeune fille en frappant dans ses mains avec joie. — Si vous saviez combien vous me rendez contente !… Vous économiserez quarante sous par jour ! bien vrai ?

— Allons… j’économiserai quarante sous par jour — dit Rodolphe en souriant malgré lui.

— Bien vrai ? bien vrai ?

— Je vous le promets…

— Vous verrez comme vous serez fier aux premières économies que vous aurez faites…