elle vous apporte un bol de lait bien chaud, parce que votre poitrine est faible, pauvre enfant ! Vous vous levez ; vous allez faire un tour dans la ferme, voir Musette, les poulets, vos amis les pigeons, les fleurs du jardin… À neuf heures, arrive votre maître d’écriture…
— Mon maître ?
— Vous sentez bien qu’il faut apprendre à lire, à écrire et à compter, pour pouvoir aider votre tante à tenir ses livres de fermage.
— C’est vrai, monsieur Rodolphe, je ne pense à rien… il faut bien que j’apprenne à écrire pour aider ma tante — dit sérieusement la pauvre fille, tellement absorbée par la riante peinture de cette vie paisible qu’elle croyait à ses réalités.
— Après votre leçon, vous travaillez au linge de la maison, ou vous vous brodez un joli bonnet à la paysanne… Sur les deux heures vous travaillez à votre écriture, et puis vous allez avec votre tante faire une bonne promenade, voir les moissonneurs dans l’été, les laboureurs dans l’automne ; vous vous fatiguez bien, et vous rapportez une belle