Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/207

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loir vous m’avez fait bien du chagrin… j’ai cru un instant à ce paradis…

— Mais, pauvre enfant, ce paradis existe… tenez, regardez… Cocher, arrête !

La voiture s’arrêta.

La Goualeuse releva machinalement la tête. Elle se trouvait au sommet d’une petite colline.

Quel fut son étonnement, sa stupeur !

Le joli village bâti à mi-côte, la ferme, la prairie, les belles vaches, la petite rivière, la châtaigneraie, l’église dans le lointain, le tableau était sous ses yeux… rien n’y manquait, jusqu’à Musette, belle génisse blanche, future favorite de la Goualeuse.

Ce charmant paysage était éclairé par un beau soleil de novembre… Les feuilles jaunes et pourpres des châtaigniers les couvraient encore et se découpaient sur l’azur du ciel.

— Eh bien ! Fleur-de-Marie, que dites-vous ? Suis-je bon peintre ? — dit Rodolphe en souriant.

La Goualeuse le regardait avec une surprise mêlée d’inquiétude. Cela lui semblait presque surnaturel.