Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/252

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au delà le coteau planté de châtaigniers.

L’abbé Laporte, assis auprès de la cheminée, avait quatre-vingts ans passés ; depuis les derniers jours de la Révolution il desservait cette pauvre paroisse.

On ne pouvait rien voir de plus vénérable, de plus doucement imposant que sa physionomie sénile, amaigrie et un peu souffrante, encadrée de longs cheveux blancs qui tombaient sur le collet de sa soutane noire, rapiécée en plus d’un endroit, l’abbé aimant mieux, disait-il, habiller deux ou trois pauvres enfants d’un bon drap bien chaud, que de faire le muguet, c’est-à-dire garder ses soutanes moins de deux ou trois ans.

Le bon abbé était si vieux, si vieux, que ses mains tremblaient toujours ; il y avait quelque chose de touchant dans ce mouvement ; aussi, lorsque quelquefois il les élevait en parlant, on eût dit qu’il bénissait.

Rodolphe observait Marie avec intérêt.

S’il l’eût moins connue, ou plutôt moins devinée, il se fût peut-être étonné de la voir approcher de l’abbé avec une sorte de pieuse sérénité.