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Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/306

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— Il fallait m’approcher de la porte qui sentait l’argent. Alors, j’ai fait comme s’il me prenait une quinte si forte, si forte, que j’étais obligée de m’appuyer sur le mur. En m’entendant tousser, le gardien a dit : « Je vas vous mettre un morceau de sucre. » Il a probablement cherché une cuiller, car j’ai entendu rire de l’argenterie… argenterie dans la pièce à main droite… n’oublie pas ça, fourline. Enfin, tout en toussant, tout en geignant, je m’étais approchée de la porte du fond… j’avais ma cire dans la paume de ma main… je me suis appuyée sur la serrure, comme si de rien n’était. Voilà l’empreinte. Si ça ne sert pas aujourd’hui, ça servira un autre jour…

Et la Chouette donna au brigand un morceau de cire jaune où l’on voyait parfaitement l’empreinte.

— Ça fait que vous allez nous dire si c’est bien la porte de la caisse — dit la Chouette.

— Justement !… c’est là où est l’argent — reprit Rodolphe.

Et il se dit tout bas : — Murph a-t-il donc été dupe de cette vieille misérable ? Cela se peut ; il ne s’attend à être attaqué qu’à dix