Le docteur nègre est assis d’un côté de la table, le Chourineur de l’autre.
Le Maître d’école, étroitement garrotté, hors d’état de faire un mouvement, est placé dans un grand fauteuil à roulettes, au milieu du salon.
Les gens qui ont apporté cet homme se sont retirés.
Rodolphe, le docteur, le Chourineur et l’assassin restent seuls.
Rodolphe n’est plus irrité : il reste calme, triste, recueilli ; il va accomplir une mission solennelle et formidable.
Le docteur est pensif.
Le Chourineur ressent une crainte vague ; il ne peut détacher son regard du regard de Rodolphe.
Le Maître d’école est livide… il a peur…
Une arrestation légale lui eût paru moins redoutable peut-être, son audace ne l’eût pas abandonné devant un tribunal ordinaire ; mais tout ce qui l’entoure le surprend, l’effraie ; il est au pouvoir de Rodolphe, qu’il considérait comme un artisan capable de le trahir ou de faiblir à l’heure du crime, et