Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/357

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— Vous n’êtes pas juge d’instruction, je ne vous répondrai plus…

— Voici pourquoi je vous ai proposé ce vol : je vous savais évadé du bagne… vous connaissiez les parents d’une infortunée dont la Chouette, votre complice, a presque causé tous les malheurs… Je voulais vous attirer ici par l’appât d’un vol, seul appât capable de vous séduire. Une fois en mon pouvoir, je vous laissais le choix ou d’être mis entre les mains de la justice, qui vous faisait payer de votre tête l’assassinat du marchand de bestiaux…

— C’est faux ! ce n’est pas moi.

— Ou d’être conduit hors de France, par mes soins, et dans un lieu de réclusion perpétuelle, mais à la condition que vous me donneriez les renseignements que je voulais avoir. Vous étiez condamné à perpétuité, vous aviez rompu votre ban. En m’emparant de vous, en vous mettant désormais dans l’impossibilité de nuire, je servais la société, et par vos aveux je trouvais moyen de rendre peut-être une famille à une pauvre créature plus malheureuse encore que coupable. Tel était d’abord mon projet ; il n’était pas légal ;