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Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/378

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vid, en faisant signe aux deux domestiques de s’éloigner.

Le Chourineur et le Maître d’école restèrent seuls.

— Est-ce vrai qu’il y a de l’argent dans le portefeuille qu’on m’a donné ? — dit le brigand après un long silence.

— Oui… j’y ai mis moi-même cinq mille francs… Avec cela tu peux te placer en pension quelque part… dans quelque coin, à la campagne, pour le restant de tes jours… ou bien veux-tu que je te conduise chez l’ogresse ?

— Non ! elle me volerait.

— Chez Bras-Rouge ?

— Il m’empoisonnerait pour me voler.

— Où veux-tu donc que je te conduise ?

— Je ne sais pas… Tu n’es pas voleur, toi, Chourineur. Tiens, cache bien mon portefeuille dans ma veste, que la Chouette ne le voie pas, elle me dévaliserait.

— La Chouette ? on l’a portée à l’hospice Beaujon… En me débattant contre vous deux cette nuit, je lui ai déformé une jambe.

— Mais qu’est-ce que je vais devenir ? mon Dieu ! qu’est-ce que je vais devenir ? avec ce