Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/41

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voulait se faire bienvenir et peut-être au besoin acheter le soutien.

— Demandez au Chourineur, la mère ; il régale, moi je paie.

— Eh bien ! — dit l’ogresse en se tournant vers le bandit — qu’est-ce que tu veux à souper, mauvais chien ?

— Deux doubles cholettes de tortu à douze, un arlequin et trois croûtons de lartif bien tendre (deux litres de vin à douze sous, trois croûtons de pain très-tendre et un arlequin)[1] — dit le Chourineur, après avoir un moment médité sur la composition de ce menu.

— Je vois que tu es toujours un fameux licheur, et que tu as toujours une passion pour les arlequins.

— Eh bien ! maintenant, la Goualeuse — dit le Chourineur — as-tu faim ?

— Non, Chourineur.

— Veux-tu autre chose qu’un arlequin, ma fille ? — dit Rodolphe.

  1. Un arlequin est un ramassis de viande, de poisson et de toutes sortes de restes provenant de la desserte de la table des domestiques des grandes maisons. Nous sommes honteux de ces détails, mais ils concourent à l’ensemble de ces mœurs étranges.