— Mais qu’as-tu donc ?
— Hélas !… quel douloureux contraste entre ma position et celle de Rigolette… Travail et sagesse… honneur et bonheur, ces quatre mots disent tout ce qu’a été… tout ce que doit être sa vie… Jeune fille laborieuse et sage, épouse chérie, heureuse mère, femme honorée… telle est sa destinée !… tandis que moi…
— Grand dieu !… que dis-tu ?
— Grâce… mon bon père ; ne m’accusez pas d’ingratitude… mais malgré votre ineffable tendresse, malgré celle de ma seconde mère, malgré les respects et les splendeurs dont je suis entourée… malgré votre puissance souveraine, ma honte est incurable… Rien ne peut anéantir le passé… Encore une fois, pardonnez-moi, mon père… je vous l’ai caché jusqu’à présent… mais le souvenir de ma dégradation première me désespère et me tue…