Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/189

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aura été désignée pour me succéder. Notre grande-prieure va vous faire connaître le résultat de l’élection, et à celle-là que vous aurez élue je remettrai ma crosse et mon anneau. »

Je ne quittai pas ma fille des yeux.

Debout dans sa stalle, les deux mains jointes sur sa poitrine, les yeux baissés, à demi-enveloppée de son voile blanc et des longs plis traînants de sa robe noire, elle se tenait immobile et pensive, elle n’avait pas un moment supposé qu’on pût l’élire, son élévation n’avait été confiée qu’à moi par l’abbesse.

La grande-prieure prit un registre et lut :

« Chacune de nos chères sœurs ayant été, suivant la règle, invitée, il y a huit jours, à déposer son vote entre les mains de notre sainte mère et à tenir son choix secret jusqu’à ce moment ; au nom de notre sainte mère, je déclare qu’une de vous,