Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/228

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Est-ce toi qui creusas leur ténébreux repaire ?
De l’ignoble cohorte es-tu vraiment le père ?
N’est-elle pas plutôt fille de Belzébuth ?
Mais si c’est notre Dieu qui veut, dans sa colère,
La mêler aux fléaux qui peuplent notre sphère ;
Ô mon Dieu ! quel serait ton but ?

Avec elle tu vois que le mauvais est pire,
Et qu’elle corrompt l’air que le juste respire,
Sans nul profit, hélas ! pour ta gloire, Seigneur !
Dieu, vengeur des forfaits, que ton courroux s’élève ;
Ouvre-lui le néant, fauche-la sous le glaive
De l’archange exterminateur !

Eugène ! tes bandits, si Dieu les laisse vivre,
Si l’humaine justice est lente à les poursuivre,
Toi, déchaîne sur eux les chiens de Bouqueval ;
Entrave leur chemin, déchire leur mystère :
Que l’onde et le soleil, que le ciel et la terre
Manquent à ces esprits du mal !

Mais ces monstres hideux, que ton bras les immole !
Mort à ce Tortillard, à ce Maître d’école,
Que sans pâlir d’effroi l’on ne peut regarder ;
Pour en purger la terre, oh ! que rien ne t’arrête :
Dans l’horreur qui m’anime, à leur briser la tête,
Je crois… que je saurais t’aider !