Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/278

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Je te l’assurais bien que jamais une femme
Au cri du sentiment ne fermerait son âme,
Et ne pourrait briser le charme de son nom.
Le cœur chez la plus froide exerce ses prestiges,
Comme on vit le soleil inspirer des prodiges
Au bronze antique de Memnon !

Rodolphe, empresse-toi : l’aube éternelle brille !
Accorde à sa prière et sa fille et ta fille,
Et de tendres baisers, vite, viens la couvrir !
Elle cherche ta main, prends sa main dans la tienne ;
Rodolphe, son pardon, de toi qu’elle l’obtienne ;
Oh ! viens l’empêcher de mourir !

Le maître souverain prononce la sentence !…
Vous dont l’ambition dessèche l’existence,
Venez puiser ici de grands enseignements :
Voyez comme le mal dégénère en supplice,
Comme un remords déchire, et comme sur le vice
Planent d’augustes châtiments !

Rodolphe, respectons sa parole dernière :
Que les honneurs royaux accompagnent sa bière ;
Puis à celle qui t’aime unis ton avenir.
Mais, tandis que sur toi la félicité brille,
À Sarah repentante et mère de ta fille
Conserve un triste souvenir !