Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/126

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quatre mois d’opiniâtreté de leur part, de résistance de la mienne, mon énergie a triomphé de l’acharnement de ces misérables… Ils ont vu qu’ils s’attaquaient à une barre de fer, et ils ont été bien forcés de renoncer à leurs insolentes prétentions. Mais c’est égal, monsieur, j’ai été frappé là ! — Alfred porta la main à son cœur. — J’aurais eu commis des crimes affreux, que je n’aurais pas eu un sommeil plus bourrelé. À chaque instant, je me réveillais en sursaut, croyant entendre la voix de ce damné Cabrion. Je me défiais de tout le monde… dans chacun je supposais un ennemi ; je perdais mon aménité. Je ne pouvais voir une figure étrangère se présenter au carreau de la loge, sans frémir en pensant que c’était peut-être quelqu’un de la bande à Cabrion. Et même encore maintenant, monsieur, je suis soupçonneux, renfrogné, sombre, épilogueur comme un malfaiteur… je crains d’épanouir mon âme à la moindre nouvelle connaissance, de peur d’y voir surgir quelques-uns de la bande à Cabrion ; je n’ai de goût à rien.