Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/13

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pouvait encore attacher monseigneur à cette femme ; elle est folle, si elle persiste dans ses espérances…

— Oui ! mais c’est une dangereuse folle… Son frère, vous le savez, partage ses ambitieuses et opiniâtres imaginations, quoique ce digne couple ait à cette heure autant de raisons de désespérer qu’il en avait d’espérer… il y a dix-huit ans.

— Ah ! que de malheurs a aussi causés dans ce temps-là l’infernal abbé Polidori par sa criminelle complaisance !

— À propos de ce misérable, on m’a dit qu’il était ici depuis un an ou deux, plongé sans doute dans une profonde misère, ou se livrant à quelque ténébreuse industrie.

— Quelle chute pour un homme de tant de savoir, de tant d’esprit, de tant d’intelligence !

— Mais aussi d’une si abominable perversité !… Fasse le ciel qu’il ne rencontre pas la comtesse ! L’union de ces deux mauvais esprits serait bien dangereuse.

— Encore une fois, mon cher Murph, l’intérêt même de la comtesse, si déraisonnable