Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/166

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connu en Angleterre le père de Tom et de Sarah.

Les personnes fausses, froides, réfléchies, s’assimilent avec une promptitude merveilleuse le langage et les manières les plus opposés à leur caractère : chez elles tout est dehors, surface, apparence, vernis, écorce ; dès qu’on les pénètre, dès qu’on les devine, elles sont perdues ; aussi l’espèce d’instinct de conservation dont elles sont douées les rend éminemment propres au déguisement moral. Elles se griment et se costument avec la prestesse et l’habileté d’un comédien consommé.

C’est dire qu’après six mois de séjour à Paris, Sarah aurait pu lutter avec la Parisienne la plus Parisienne du monde, pour la grâce piquante de son esprit, le charme de sa gaieté, l’ingénuité de sa coquetterie et la naïveté provocante de son regard à la fois chaste et passionné.

Trouvant sa sœur suffisamment armée, Tom partit avec elle pour l’Allemagne, muni d’excellentes lettres d’introduction.

Le premier État de la Confédération germanique qui se trouvait sur l’itinéraire de