Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

brillaient éclairées dans la nuit noire ; une haie de laquais en grande livrée s’étendait depuis le péristyle et les antichambres jusqu’aux salons d’attente où se trouvaient les valets de chambre ; c’était un luxe imposant et royal.

M. le comte *** et madame la comtesse *** avaient eu le soin de se tenir dans leur premier salon de réception jusqu’à l’arrivée de Rodolphe. Il entra bientôt, suivi de Murph et de M. de Graün.

Rodolphe était alors âgé de trente-six ans ; mais, quoiqu’il approchât du déclin de la vie, la parfaite régularité de ses traits, nous l’avons dit, peut-être trop beaux pour un homme, l’air de dignité affable répandu dans toute sa personne, l’auraient toujours rendu extrêmement remarquable, lors même que ces avantages n’eussent pas été rehaussés de l’auguste éclat de son rang.

Lorsqu’il parut dans le premier salon de l’ambassade, il semblait transformé ; ce n’était plus la physionomie tapageuse, la démarche alerte et hardie du peintre d’éventails