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d’une jeune femme de vingt ans, belle, spirituelle, recherchée, adulée, comme l’était madame d’Harville. Aussi se sentait-on singulièrement intéressé par le contraste de cette douceur ineffable avec les succès dont jouissait madame d’Harville, sans compter les avantages de naissance, de nom et de fortune qu’elle réunissait.

Nous essayerons de faire comprendre toute notre pensée.

Trop digne, trop éminemment douée pour aller coquettement au-devant des hommages, madame d’Harville se montrait cependant aussi affectueusement reconnaissante de ceux qu’on lui rendait que si elle les eût à peine mérités ; elle n’en était pas fière, mais heureuse ; indifférente aux louanges, mais très-sensible à la bienveillance, elle distinguait parfaitement la flatterie de la sympathie.

Son esprit juste, fin, parfois malin sans méchanceté, poursuivait surtout d’une raillerie spirituelle et inoffensive ces gens ravis d’eux-mêmes, toujours occupés d’attirer l’attention, de mettre constamment en évidence leur figure radieuse d’une foule de sots bonheurs et bouf-