Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/247

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tique, qu’entre nous… j’ai craint un moment pour le repos de votre cœur.

— Grâce à vous, du moins — dit madame d’Harville en souriant — mon admiration n’a pas été de longue durée ; vous avez si bien joué le rôle d’ennemie mortelle, vous m’avez fait de telles révélations sur le prince… que, je l’avoue, l’éloignement a remplacé le fanatisme qui vous faisait craindre pour le repos de mon cœur : repos que votre ennemi ne songeait d’ailleurs guère à troubler ; car, peu de temps avant vos révélations, le prince, tout en continuant de voir intimement mon mari, avait presque cessé de m’honorer de ses visites.

— À propos ! et votre mari, est-il ici ce soir ? — dit Sarah.

— Non ! il n’a pas désiré sortir — répondit madame d’Harville avec embarras.

— Il va de moins en moins dans le monde, ce me semble ?

— Oui… quelquefois il préfère rester chez lui.

La marquise était visiblement embarrassée ; Sarah s’en aperçut et continua :