Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/258

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éblouissant garçon, il chante comme un cygne… Vous allez voir, marquise, comme je vais l’intriguer… Voulez-vous que je vous le présente ?

— Tenez-vous en repos et laissez-nous tranquilles — dit Sarah.

Pendant que M. Charles Robert s’avançait lentement, ayant l’air d’admirer les fleurs de la serre, M. de Lucenay avait manœuvré assez habilement pour s’emparer du flacon de Sarah, et il s’occupait en silence et avec un soin extrême de démantibuler le bouchon de ce bijou.

M. Charles Robert s’avançait toujours ; sa grande taille était parfaitement proportionnée, ses traits d’une irréprochable pureté, sa mise d’une suprême élégance ; cependant son visage, sa tournure manquaient de charme, de grâce, de distinction ; sa démarche était roide et gênée, ses mains et ses pieds gros et vulgaires. Lorsqu’il aperçut madame d’Harville, la régulière nullité de ses traits s’effaça tout à coup sous une expression de mélancolie profonde beaucoup trop subite pour n’être