Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/272

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contrôle sur la fortune de sa femme, et que M. de Saint-Remy dépensait au moins 50 000 écus ou 200 000 fr. par an. D’autres parlaient d’usuriers imprudents, car M. de Saint-Remy n’attendait plus d’héritage. D’autres enfin le disaient trop heureux sur le turf[1], et parlaient tout bas d’entraîneurs et de jockeys corrompus par lui pour faire perdre les chevaux contre lesquels il avait parié beaucoup d’argent… mais le plus grand nombre des gens du monde s’inquiétaient peu des moyens auxquels M. de Saint-Remy avait recours pour subvenir à son faste.

Il appartenait par sa naissance au meilleur et au plus grand monde ; il était gai, brave, spirituel, bon compagnon, facile à vivre ; il donnait d’excellents dîners de garçons, et tenait ensuite tous les enjeux qu’on lui proposait ; que fallait-il de plus ?

Les femmes l’adoraient, on nombrait à peine ses triomphes de toutes sortes ; il était jeune et beau, galant et magnifique dans toutes les occasions où un homme peut l’être

  1. Turf, terrain de course où s’engagent les paris.