Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous, mais aussi vain que le premier. Une dernière fois cependant elle vint jusqu’à la porte : c’était un progrès. Vous voyez combien cette femme lutte… Et pourquoi ? Parce que, j’en suis sûre, et c’est ce qui cause ma haine, elle a toujours au fond du cœur, et à son insu, une pensée pour Rodolphe, qui semble aussi la protéger. Enfin, ce soir, la marquise a donné à ce Robert un rendez-vous pour demain ; cette fois, je n’en doute pas, elle s’y rendra. Le duc de Lucenay a si grossièrement ridiculisé ce jeune homme, que la marquise, bouleversée de l’humiliation de son amant, lui a accordé par pitié ce qu’elle ne lui eût peut-être pas accordé sans cela. Cette fois, je vous le répète, elle tiendra sa promesse.

— Quels sont vos projets ?

— Cette femme obéit à une sorte d’intérêt charitable exalté, mais non pas à l’amour ; Charles Robert est si peu fait pour comprendre la délicatesse du sentiment qui, ce soir, a dicté la résolution de la marquise, que demain il voudra profiter de ce rendez-vous, et il se perdra complètement dans l’esprit de