Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/67

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contraste, il a souvent dû à la contemplation de l’inutile et miroitant chambellan les idées les plus sérieuses et les plus fécondes.

— Du reste, il faut être juste, mon cher Murph, dans quelle cour trouverait-on, je vous prie, un plus parfait modèle du chambellan ? Qui connaît mieux que cet excellent d’Harneim les innombrables règles et traditions de l’étiquette ? Qui sait porter plus gravement une croix d’émail au col et plus majestueusement une clef d’or au dos ?

— À propos, baron, monseigneur prétend que le dos d’un chambellan a une physionomie toute particulière : c’est, dit-il, une expression à la fois contrainte et révoltée, qui fait peine à voir ; car, ô douleur ! c’est au dos du chambellan que brille le signe symbolique de sa charge…, et, selon monseigneur, ce digne d’Harneim semble toujours tenté de se présenter à reculons, pour que l’on juge tout de suite de son importance…

— Le fait est que le sujet incessant des méditations du comte est la question de savoir par quelle fatale imagination on a placé la clef de chambellan derrière le dos… car, ainsi