Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/7

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en souriant — veuillez vous chauffer, je suis à vous dans l’instant…

— Sir Walter Murph, secrétaire intime de S. A. Sérénissime… j’attendrai vos ordres — répondit gaiement M. de Graün, et il fit en plaisantant un profond et respectueux salut au digne squire.

Le baron avait cinquante ans environ, des cheveux gris, rares, légèrement poudrés et crêpés. Son menton, un peu saillant, disparaissait à demi dans une haute cravate de mousseline très-empesée et d’une blancheur éblouissante. Sa physionomie était remplie de finesse, sa tournure de distinction, et sous les verres de ses besicles d’or brillait un regard aussi malin que pénétrant. Quoiqu’il fût dix heures du matin, M. de Graün portait un habit noir ; l’étiquette le voulait ainsi ; un ruban rayé de plusieurs couleurs tranchantes était noué à sa boutonnière. Il posa son chapeau sur un fauteuil, et s’approcha de la cheminée pendant que Murph continuait son travail.

— Son Altesse a sans doute veillé une partie de la nuit, mon cher Murph, car votre correspondance me paraît considérable.