Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/73

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tables bottes de poupée, mais soigneusement et savamment travaillées, ouvrées et piquées.

Ce chef-d’œuvre, comme disaient les anciens artisans, joint à une abominable odeur de cire rance et à de fantastiques arabesques dessinées le long des murs avec une innombrable quantité de vieilles chaussures, annonce suffisamment que le portier de cette maison a travaillé dans le neuf avant de descendre jusqu’à la restauration des vieilles chaussures.

Lorsque Rodolphe s’aventura dans ce bouge, M. Pipelet, le portier, momentanément absent, était représenté par madame Pipelet. Celle-ci, placée près d’un poêle de fonte situé au milieu de la loge, semblait écouter gravement chanter sa marmite (c’est l’expression consacrée).

L’Hogarth français, Henri Monnier, a si admirablement stéréotypé la portière que nous nous contenterons de prier le lecteur, s’il veut se figurer madame Pipelet, d’évoquer dans son souvenir la plus laide, la plus ridée, la plus bourgeonnée, la plus sordide, la plus dépenaillée, la plus hargneuse, la plus venimeuse des portières immortalisées par cet éminent artiste.