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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/119

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me reste à vivre ? Oh ! si cela se pouvait… mes bonnes gens… je passerais ma vie à remercier votre maître.

Le brigand parlait alors sincèrement. Il ne se repentait pas pour cela de ses crimes ; mais l’existence paisible, heureuse, des laboureurs, excitait d’autant plus son envie qu’il songeait à l’avenir effrayant que lui réservait la Chouette ; avenir qu’il avait été loin de prévoir, et qui lui faisait regretter davantage encore d’avoir, en rappelant sa complice auprès de lui, perdu pour jamais la possibilité de vivre auprès des honnêtes gens chez lesquels le Chourineur l’avait placé.

Le père Châtelain regarda le Maître d’école avec étonnement.

— Mais, mon pauvre homme — lui dit-il — je ne vous croyais pas tout à fait sans ressources ?

— Hélas ! mon Dieu, si… j’ai perdu la vue par un accident de mon métier. Je vais à Louvres chercher des secours chez un parent éloigné… mais vous comprenez… quelquefois les gens sont si égoïstes… si durs… — dit le Maître d’école.

— Oh ! il n’y a pas d’égoïste qui tienne —