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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/168

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D’abord on voit le lit du canal recouvert d’une vase épaisse composée d’innombrables reptiles ordinairement imperceptibles à l’œil, mais qui, grossis comme si on les voyait au microscope, prennent des aspects monstrueux, des proportions énormes relativement à leur grosseur réelle.

Ce n’est plus de la bourbe, c’est une masse compacte vivante, grouillante, un enchevêtrement inextricable qui fourmille et pullule, si pressé, si serré, qu’une sourde et imperceptible ondulation soulève à peine le niveau de cette vase ou plutôt de ce banc d’animaux impurs.

Au-dessus coule lentement, lentement, une eau fangeuse, épaisse, morte, qui charrie dans son cours pesant des immondices incessamment vomis par les égouts d’une grande ville, des débris de toutes sortes, des cadavres d’animaux…

Tout à coup le Maître d’école entend le bruit d’un corps qui tombe lourdement à l’eau.

Dans son brusque reflux, cette eau lui jaillit au visage…