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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/250

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— Non, ma bonne dame, derrière ce gros arbre là-bas, où le chemin tourne, à vingt pas d’ici.

Tout à coup Tortillard s’arrêta.

Le bruit du galop d’un cheval retentit dans le silence de la plaine.

— Tout est encore perdu ! — se dit Tortillard.

Le chemin faisait un coude très-prononcé à quelques toises de l’endroit où le fils de Bras-Rouge se trouvait avec la Goualeuse.

Un cavalier parut à ce détour ; lorsqu’il fut auprès de la jeune fille il s’arrêta.

On entendit alors le trot d’un autre cheval, et quelques moments après survint un domestique vêtu d’une redingote brune à boutons d’argent, d’une culotte de peau blanche et de bottes à revers. Une étroite ceinture de cuir fauve serrait derrière sa taille le mackintosh de son maître.

Le maître, vêtu simplement d’une épaisse redingote bronze et d’un pantalon gris clair, montait avec une grâce parfaite un cheval bai, de pur sang, d’une beauté singulière ;