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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/266

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Recevant de Rodolphe l’avis du danger qu’elle courait, Clémence avait monté précipitamment au cinquième ; la direction de l’escalier était telle, qu’en le gravissant elle aperçut M. Charles Robert vêtu de son éblouissante robe de chambre, au moment où, reconnaissant le pas léger de la femme qu’il attendait, il entre-bâillait sa porte d’un air souriant, confiant et conquérant… L’insolente fatuité du costume significatif du commandant apprit à la marquise combien elle s’était grossièrement trompée sur cet homme. Entraînée par la bonté de son cœur, par la générosité de son caractère, à une démarche qui pouvait la perdre, elle lui avait accordé ce rendez-vous non par amour, mais seulement par commisération, afin de le consoler du rôle ridicule que le mauvais goût de M. le duc de Lucenay lui avait fait jouer devant elle à l’ambassade de ***.

Qu’on juge de la déconvenue, du dégoût de madame d’Harville à l’aspect de M. Charles Robert… vêtu en triomphateur !…

Neuf heures venaient de sonner à la pendule du petit salon où madame d’Harville se tenait habituellement.