Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/291

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— Sous ce rapport, monsieur votre père a été traité en roi… Mais votre mère devait horriblement souffrir.

— Plus encore pour moi que pour elle, monseigneur, car elle songeait à l’avenir… Sa santé, déjà très-délicate, s’affaiblit encore ; elle tomba gravement malade ; la fatalité voulut que le médecin de la maison, M. Sorbier, mourût ; ma mère avait toute confiance en lui, elle le regretta vivement. Madame Roland avait pour médecin et pour ami un docteur italien d’un grand mérite, disait-elle ; mon père circonvenu le consulta quelquefois, s’en trouva bien, et le proposa à ma mère, qui le prit, hélas ! et ce fut lui qui la soigna pendant sa dernière maladie… — À ces mots, les yeux de madame d’Harville se remplirent de larmes. — J’ai honte de vous avouer cette faiblesse, monseigneur — ajouta-t-elle — mais, par cela seulement que ce médecin avait été donné à mon père par madame Roland, il m’inspirait (alors sans aucune raison) un éloignement involontaire ; je vis avec une sorte de crainte ma mère lui accorder sa confiance ;