Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/375

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l’établi et s’obstinait à s’emparer d’une des pierres.

— Maman, l’eau de la cruche est gelée ! — cria Félix.

— Casse la glace, alors — dit Madeleine.

— Elle est trop épaisse… je ne peux pas.

— Morel, casse donc la glace de la cruche — dit Madeleine d’une voix dolente et impatiente — puisque je n’ai pas autre chose à boire que de l’eau… que j’en puisse boire au moins… tu me laisses mourir de soif…

— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! quelle patience ! Mais comment veux-tu que je fasse ?… j’ai ta mère sur les bras… s’écria le malheureux lapidaire.

Il ne pouvait parvenir à se débarrasser de l’idiote qui, commençant à s’irriter de la résistance qu’elle rencontrait, faisait entendre une sorte de grondement courroucé.

— Appelle-la donc — dit Morel à sa femme — elle t’écoute quelquefois, toi…

— Ma mère, allez vous coucher ; si vous êtes sage… je vous donnerai du café que vous aimez bien.

— Ça… ça… — reprit l’idiote en cherchant