Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

donné de faire souper et coucher ici ce pauvre aveugle et son fils, n’est-ce pas ?

— Voilà des draps pour faire leurs lits dans la petite chambre au bout du corridor — dit Claudine.

— Allons, va les chercher, Jean-René… Toi, ma fille, approche deux chaises du feu, ils se réchaufferont un moment avant de se mettre à table… car le froid est dur cette nuit.

On entendit de nouveau les aboiements furieux des chiens, et la voix de Jean-René qui tâchait de les apaiser.

La porte de la cuisine s’ouvrit brusquement : le Maître d’école et Tortillard entrèrent avec précipitation comme s’ils eussent été poursuivis.

— Prenez donc garde à vos chiens ! — s’écria le Maître d’école avec frayeur. — Ils ont manqué nous mordre.

— Ils m’ont arraché un morceau de ma blouse, dit Tortillard encore pâle d’effroi…

— Excusez, mon brave homme — dit Jean-René en fermant la porte. — Mais je n’ai jamais vu nos chiens si méchants… C’est, bien