Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/115

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jours agréable et flatteur pour moi, qui vous donne le bras et qui vous le donnerai souvent. Voilà, je crois, assez de raisons pour que je vous aime.

Puis, s’interrompant pour rire aux éclats, Rigolette s’écria :

— Regardez donc, regardez donc cette grosse femme avec ses vieux souliers fourrés ; on dirait qu’elle est traînée par deux chats sans queue.

Et de rire encore.

— Je préfère vous regarder, ma voisine ; je suis si heureux de penser que vous m’aimez déjà.

— Je vous le dis, parce que ça est… Vous ne me plairiez pas, je vous le dirais tout de même… Je n’ai pas à me reprocher d’avoir jamais trompé personne, ni été coquette ; quand on me plaît, je le dis tout de suite…

Puis s’interrompant encore pour s’arrêter devant une boutique, la grisette s’écria :

— Oh ! voyez donc la jolie pendule et les deux beaux vases ! J’avais pourtant déjà trois livres dix sous d’économies dans ma tirelire