Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/138

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— Et vous n’acceptez pas ?

— Non sans doute… je serais à gages chez les autres, au lieu que, si pauvre que soit mon chez moi, au moins je suis chez moi ; je ne dois rien à personne… j’ai du courage, du cœur, de la santé, de la gaieté… un bon voisin comme vous : qu’est-ce qu’il me faut de plus ?

— Et vous n’avez jamais songé à vous marier ?

— Me marier !… je ne peux me marier qu’à un pauvre comme moi. Voyez les malheureux Morel… Voilà où ça mène… tandis que quand on n’a à répondre que pour soi… on s’en retire toujours…

— Ainsi vous ne faites jamais de châteaux en Espagne, de rêves ?

— Si… je rêve de ma garniture de cheminée… excepté ça… qu’est-ce que vous voulez que je désire ?

— Mais si un parent vous avait laissé une petite fortune ?… douze cents francs de rentes, je suppose… à vous qui vivez avec cinq cents francs ?

— Dame ! ça serait peut-être un bien, peut-être un mal.