Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/144

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L’acheteur se présente-t-il, on soustrait ces chiffons à la haute pression qu’ils subissent ; la marchande donne d’un air dégagé un petit coup de poing dans le fond de la forme pour la relever, défripe la passe sur son genou, et vous avez sous les yeux un objet bizarre, fantastique, qui rappelle confusément à votre souvenir ces coiffures fabuleuses, particulièrement dévolues aux ouvreuses de loges, aux tantes de figurantes ou aux duègnes des théâtres de province.

Plus loin, à l’enseigne du Goût du jour, sous les arcades de la rotonde élevée au bout de la large voie qui sépare le Temple en deux parties, sont appendus comme des ex-voto des myriades de vêtements de couleurs, de formes et de tournure encore plus exorbitantes, encore plus énormes que celles des vieux chapeaux de femme.

Ainsi on trouve des fracs gris de lin crânement rehaussés de trois rangées de boutons de cuivre à la hussarde, et chaudement ornés d’un petit collet fourré en poil de renard…

Des redingotes primitivement vert-bouteille, que le temps a rendues vert-pistache, bor-