Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/163

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faut bien que j’achète ; que si ça me convient, c’est une affaire faite, mais que je voudrais voir les objets. Elle me prie alors de venir chez elle, pas loin d’ici, de l’autre côté du boulevard, dans une maison sur le quai du canal Saint-Martin. Je laisse ma boutique à ma nièce, je suis la dame, nous arrivons dans une maison à petites gens, comme on dit, tout au fond de la cour ; nous montons au quatrième, la dame frappe, une jeune fille de quatorze ans vient ouvrir : elle était aussi en deuil, et aussi pâle et bien maigre ; mais malgré ça, belle comme le jour… si belle que je restai en extase.

— Et cette belle jeune fille ?

— Était la fille de la dame en deuil… Malgré le froid, une pauvre robe de cotonnade noire à pois blancs, et un petit châle de deuil tout usé. Voilà ce qu’elle avait sur elle.

— Et leur logis était misérable ?

— Figurez-vous, monsieur, deux pièces bien propres, mais nues, mais glaciales que ça en donnait la petite-mort ; d’abord une cheminée où on ne voyait pas une miette de cendre ; il n’y avait pas eu de feu là depuis