Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/201

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à son front — elle déshonorée !… oh ! l’infâme !… l’infâme !

— Et si elle s’est déshonorée pour vous sauver ?… — lui dit tout bas Rodolphe.

Ces mots firent sur Morel une impression foudroyante ; il regarda sa fille éplorée, toujours agenouillée à ses pieds ; puis l’interrogeant d’un coup d’œil impossible à peindre, il s’écria d’une voix sourde, les dents serrées par la rage :

— Le notaire ?

Une réponse vint sur les lèvres de Louise… Elle allait parler ; mais, la réflexion l’arrêtant sans doute, elle baissa la tête en silence et resta muette.

— Mais non… il voulait me faire emprisonner ce matin — reprit Morel en éclatant — ce n’est donc pas lui ?… Oh ! tant mieux !… tant mieux !… elle n’a pas même d’excuse à sa faute, je ne serai pour rien dans son déshonneur… je pourrai sans remords la maudire !…

— Non ! non !… ne me maudissez pas, mon père !… à vous je dirai tout… à vous seul ; et vous verrez… vous verrez si je ne mérite pas votre pardon…