Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/206

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telas où étaient déposés les restes de la petite Adèle.

À cette vue, le courroux, l’indignation du lapidaire s’affaiblirent et se changèrent en une tristesse d’une amertume inexprimable ; son énergie l’abandonnait, il s’affaissait sous ce nouveau coup.

Louise, d’une pâleur mortelle, se sentait défaillir ; la révélation qu’elle devait faire l’épouvantait… Pourtant elle se hasarda à prendre en tremblant la main de son père, cette pauvre main amaigrie, déformée par l’excès du travail.

Il ne la retira pas ; alors sa fille, éclatant en sanglots, la couvrit de baisers, et la sentit bientôt se presser légèrement contre ses lèvres. La colère de Morel avait cessé ; ses larmes, longtemps contenues, coulèrent enfin.

— Mon père ! si vous saviez ! — s’écria Louise — si vous saviez comme je suis à plaindre.

— Oh ! tiens, vois-tu, ce sera le chagrin de toute ma vie, Louise, de toute ma vie — répondit le lapidaire en pleurant. — Toi, mon Dieu !… toi en prison… sur le banc des cri-