Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/22

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vant moi, là, près de mon établi, et que je l’écoutais chanter, ma tâche ne me paraissait pas lourde ! Pauvre Louise, si laborieuse et avec ça si gaie !… Jusqu’à ta mère dont elle faisait ce qu’elle voulait !… Mais, dame ! aussi, quand elle vous parlait, quand elle vous regardait, il n’y avait pas moyen de ne pas dire comme elle… Et toi, comme elle te soignait ! comme elle t’amusait !… Et ses frères et ses sœurs, s’en occupait-elle assez !… Elle trouvait le temps de tout faire. Aussi, avec Louise, tout notre bonheur… tout s’en est allé.

— Tiens, Morel, ne me rappelle pas ça… tu me fends le cœur — dit Madeleine en pleurant à chaudes larmes.

— Et quand je pense que peut-être ce vieux monstre… Tiens, vois-tu… à cette pensée la tête me tourne… il me prend des envies d’aller le tuer et de me tuer après…

— Et nous, qu’est-ce que nous deviendrions ? Et puis, encore une fois, tu t’exagères… Le notaire aura peut-être dit cela à Louise comme… en plaisantant… D’ailleurs il va à la messe tous les dimanches ; il fréquente beau-