Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/225

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Après un moment de réflexion, Louise répondit :

— Je me souviens, en effet, que le mélange d’eau et de vin que madame Séraphin me laissa, selon son habitude, avait un goût un peu amer ; je n’y ai pas alors fait attention parce que quelquefois la femme de charge s’amusait à mettre du sel ou du poivre dans ce que je buvais…

— Et ce jour-là cette boisson vous a semblé amère ?

— Oui, monsieur, mais pas assez pour m’empêcher de la boire ; j’ai cru que le vin était tourné.

Morel, l’œil fixe, un peu hagard, écoutait les questions de Rodolphe et les réponses de Louise sans paraître comprendre leur portée.

— Avant de vous endormir sur votre chaise… n’avez-vous pas senti votre tête pesante… vos jambes alourdies ?

— Oui, monsieur… les tempes me battaient, j’avais un léger frisson, j’étais bien mal à mon aise.

— Oh ! le misérable !… le misérable !… —