Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/232

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Louise baissa les yeux en rougissant.

— Et ensuite sa conduite fut-elle moins brutale envers vous ?

— Non, monsieur ; pour éloigner les soupçons, lorsque par hasard il avait le curé de Bonne-Nouvelle et son vicaire à dîner, mon maître m’adressait devant eux de durs reproches ; il priait M. le curé de m’admonester ; il lui disait que tôt ou tard je me perdrais, que j’avais des manières trop libres avec les clercs de l’étude, que j’étais fainéante, qu’il me gardait par charité pour mon père, un honnête père de famille qu’il avait obligé… Sauf le service rendu à mon père, tout cela était faux. Jamais je ne voyais les clercs de l’étude ; ils travaillaient dans un corps de logis séparé du nôtre.

— Et quand vous vous trouviez seule avec M. Ferrand, comment expliquait-il sa conduite à votre égard devant le curé ?

— Il m’assurait qu’il plaisantait… Mais le curé prenait ces accusations au sérieux ; il me disait sévèrement qu’il faudrait être doublement vicieuse pour se perdre dans une sainte maison où j’avais continuellement sous les