Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/24

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— Aucun…

— Eh bien ! pourquoi crains-tu que…

Le lapidaire interrompit impatiemment sa femme :

— Je crains, parce que je remarque que depuis trois mois, chaque fois que Louise vient ici et qu’elle m’embrasse… elle rougit.

— Du plaisir de te voir.

— Ou de honte… elle est de plus en plus triste…

— Parce qu’elle nous voit de plus en plus malheureux. Et puis, quand je lui parle du notaire, elle dit que maintenant il ne la menace plus de la prison pour toi.

— Oui, mais à quel prix ne la menace-t-il plus ? elle ne le dit pas, et elle rougit en m’embrassant… Ô mon Dieu ! ça serait déjà pourtant bien mal à un maître de dire à une pauvre fille honnête, dont le pain dépend de lui : « Cède, ou je te chasse ; et, si l’on vient s’informer de toi, je répondrai que tu es un mauvais sujet, pour t’empêcher de te placer ailleurs… » Mais lui dire : « Cède, ou je fais mettre ton père en prison ! » lui dire cela lorsqu’on sait que toute une famille vit du