Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les avertissements les plus sévères, lui prédisant que tôt ou tard elle se perdrait, prédiction qui venait de se réaliser si malheureusement — ajouta l’abbé. — L’indignation de M. Ferrand — reprit le magistrat — me parut si légitime, que je la partageai. Il me dit que sans doute Louise Morel était réfugiée chez son père. Je me rendis ici à l’instant ; le crime était flagrant, j’avais le droit de procéder à une arrestation immédiate.

Rodolphe se contraignit en entendant parler de l’indignation de M. Ferrand ; il dit au magistrat :

— Je vous remercie mille fois, monsieur, de votre obligeance et de l’appui que vous voudrez bien prêter à Louise ; je vais faire conduire ce malheureux dans une maison de fous, ainsi que la mère de sa femme…

Puis s’adressant à Louise qui, toujours agenouillée près de son père, tâchait en vain de le rappeler à la raison :

— Résignez-vous, mon enfant, à partir sans embrasser votre mère… épargnez-lui des adieux déchirants… Soyez rassurée sur son