— Cette malheureuse était vertueuse et pure, c’est vrai…
» — Je l’ai séduite, c’est encore vrai…
» — Je lui ai fait un enfant, c’est toujours vrai…
» — Après quoi, comme elle était blonde, je l’ai complètement abandonnée pour une autre qui était brune, c’est de plus en plus vrai.
» — Mais en cela j’ai usé d’un droit imprescriptible, d’un droit sacré que la société me reconnaît et m’accorde…
» — Le fait est que ce garçon est complètement dans son droit — se diront tout bas les jurés les uns aux autres. — Il n’y a pas de loi qui défende de faire un enfant à une jeune fille blonde et de l’abandonner ensuite pour une jeune fille brune. C’est tout bonnement un gaillard…
» — Maintenant, messieurs les jurés, cette malheureuse prétend avoir tué son enfant… je dirai même notre enfant :
» — Parce que je l’ai abandonnée…
» — Parce que se trouvant seule, et dans la plus profonde misère, elle s’est épouvantée,