Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/344

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— Pour couper court à mes refus, à mes scrupules, il m’a dit : — « Je ne vous propose pas de consulter mon notaire, vous le croiriez trop à ma dévotion ; mais je m’en rapporterai absolument à la décision d’un homme dont le rigorisme de probité est proverbial, M. Jacques Ferrand. S’il trouve votre délicatesse compromise par votre acquiescement à mes offres, nous n’en parlerons plus… sinon vous vous résignerez. » — J’y consens — dis-je à M. d’Orbigny — et voilà comment vous êtes devenu notre arbitre. — « S’il m’approuve — ajouta mon mari — je lui enverrai un plein pouvoir pour réaliser, en mon nom, mes valeurs de rentes et de portefeuille ; il gardera cette somme en dépôt, et après moi, ma tendre amie, vous aurez au moins une existence digne de vous. »

Jamais peut-être M. Ferrand ne sentit plus qu’en ce moment l’utilité de ses lunettes. Sans elles, madame d’Orbigny eût sans doute été frappée du regard étincelant du notaire, dont les yeux semblèrent s’illuminer à ce mot de dépôt.

Il répondit néanmoins d’un ton bourru :

— C’est impatientant… voici la dix ou