Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/355

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épouser sont veufs et sans enfants… tous deux regrettent amèrement la fille qu’ils ont perdue. Les tromper… mais c’est les rendre au bonheur, à la vie… mais c’est assurer le sort le plus heureux à quelque pauvre fille abandonnée… c’est donc là une noble, une généreuse action, et non pas un crime !

— En vérité — s’écria le notaire avec une indignation croissante — j’admire combien les projets les plus exécrables peuvent se colorer de beaux semblants !…

— Mais, monsieur, réfléchissez…

— Je vous répète, madame, que cela est infâme… C’est une honte de voir une femme de votre qualité machiner de telles abominations… auxquelles votre sœur, je l’espère, est étrangère…

— Monsieur…

— Assez, madame, assez !… Je ne suis pas galant, moi… Je vous dirais brutalement de dures vérités…

Sarah jeta sur le notaire un de ces regards noirs, profonds, presque acérés, et lui dit froidement :

— Vous refusez ?