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Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/368

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de l’heure, de la rencontre ; et hier matin, à Vincennes, tout s’est passé le plus honorablement du monde : j’ai donné un léger coup d’épée dans le bras au duc de Lucenay ; les témoins ont déclaré l’honneur satisfait. Alors le duc a dit à haute voix : — Je ne me rétracte jamais avant une affaire ; après, c’est différent : il est donc de mon devoir, de mon honneur de proclamer que j’avais faussement accusé M. Charles Robert d’avoir la pituite. Messieurs, je reconnais non-seulement que mon loyal adversaire n’a pas la pituite, mais j’affirme qu’il est incapable de l’avoir jamais… Puis le duc m’a tendu cordialement la main en me disant : — Êtes-vous content ? — C’est entre nous à la vie à la mort ! — lui ai-je répondu. — Et je lui devais bien ça… Le duc a parfaitement fait les choses… il aurait pu ne rien dire du tout, ou se contenter de déclarer que je n’avais pas la pituite… Mais affirmer que je ne l’aurais jamais… c’était un procédé très-délicat de sa part.

— Voilà ce que j’appelle du courage bien employé !… Mais que voulez-vous ?

— Mon cher garde-notes (autre plaisanterie